CARIBOO!?
Cancoillotte et Belfort-Blues...
Goodbye my friends.
"Ain't it fun when you've broken up everything that you ever begun?"
Last one playing : Guns 'n Roses - Ain't it fun
Et tout déconnecter durant quelques jours...
Plus d'écrits, restent les cris.
Cet endroit est en train de mourir.
C'est l'été. La température acceptable dès le matin, sur ma bicyclette enchantée. Des coins de ciel bleu par-ci, par-là. Allègement de l'esprit.
C'est presque le train-train hyperactif.
De la répète, parce qu'il faudra être prêts pour le "Monsters of Rock World Tour in Franche Comté". Des textes qu'il reste à écrire, mais heureusement il y a matière dans mon estomac.
Du sport. De la balle jaune. Une petite heure de vélo par jour - il faut voir la tête de l'agent du KGB chaque matin, alors qu'il lève la tête pour me serrer la main, feindre l'étonnement de mon accoutrement cycliste, casque sous le bras (pour un jeune cadre dynamique dans l'automobile, arriver à vélo, jean et t-shirt de Paradise Lost, ça la fout mal).
De la jam session, merde, je rate celle de demain. Quelques films. Quelques amis, présents, passés, futurs.
Rehaussez le tout de poudre d'oursin, voire d'oursin au goutte-à-goutte par intraveineuse.
Bref, tout va pas mal.
On the sunday of life.
Un de ces jours où c'est l'envie de rien qui prédomine. Avachi sur le canapé, une guitare à la main, ressassant quelques morceaux appris dernièrement. Il n'y a plus de chauffage, il fait dix degrés, le gros pull en laine, la couverture marron, rien n'y fait. Froid aux os.
Dehors, la pluie, qui ne suffit pourtant que rarement à réfréner mes ardeurs de sorties, a transformé en Woodstock le parcours dans les bois sur lequel nous devions, batteur et moi, nous exploser les mollets. Cette petite pluie fine, qui glace les membres et le dos et qui n'en finit plus d'alourdir les esprits depuis deux semaines. Les nuages, entre gris clair et gris foncé, bas, trop bas, qui vous écrasent au sol.
Lors d’une discussion avec tonton Stéphane, nous avons mis le doigt sur ce qui manque à cette ville. Elle est parfaite pour un couple de 35 ans, mariés, des gamins, des promenades dans la forêt. Qui se laissent doucement rouler par la vie. Mais personne ne rêve, ici. Il n’y a pas cette étincelle de folie, qui fait croire à l’extraordinaire. Qui fait espérer, qui fait sourire devant un détail insignifiant. Rien. Des gens sympathiques au demeurant, tellement satisfaits de leur sort, et qui rentrent chez eux, le soir, après leur journée de travail, dans ce bonheur simple et sans états d’âme.
Alors je me débats, j’arrache mes pieds à cette glu, je cours, je cours. Chevillé à l’illusion que je peux apporter quelque chose, quelque part.
It's raining, definitely.
Double dose de Nihil, on the radio, et ailleurs.
Dimanche, 10 heures.
Le ouikainde avec les quat’z’amis est bien entamé, prêt à accoucher encore une fois d’un bon gros tas de bons moments à se mettre sous le bras pour la suite.
Requête faite à mes hôtes bienveillants de bien vouloir me donner les quelques heures de sommeil nécessaires à la résorption de mes cernes violettes. Gentils comme ils sont, ils s’exécutent.
Dimanche, 10 heures.
"Youhou, c’est l’heure !". C’est que je ne suis pas seul. Mon locataire stomacal est là. Une discussion bienfaisante, hier soir, a ramené le passé sur le devant de la scène. Elle a été salutaire, mais mon subconscient s’en sert, le fourbe. Ce matin, à dix heures, j’y étais bien, dans les songes du passés. Ca avait l’air bougrement réel.
Mimi met alors le "Poison" de Jay-Jay Johanson, présent-boomerang que je lui ai amené. "Alone again". Une chanson à (mauvais) souvenirs, sur la tranche d’un RER, quand M. avait déjà fait machine arrière…
Debout. Eau fraîche dans la tronche. Première tentative d’expulsion mentale du squatteur : échec. C’est physique, c’est une boule solide à l’entrée de l’estomac. Voiture, boulangerie, baguette, viennoiseries.
On va pas se laisser faire, non ? Deuxième tentative. La grosse artillerie. Mais dehors, sale oursin, je t’exècre, tu ne vas pas pourrir la journée. Elle est bien, ma journée. Mes z’amis sont là, il fait presque beau, sur la terrasse, l’omelette est bonne, et des bons moments comme ça il y en aura encore plein, par paquets de douze, des tonnes, par camions entiers.
Alors tu sors. Si j’étais aussi doué que John Irving, je t’appellerais Crapaud. On va se contenter d’oursin, c’est tout ce que tu mérites. Tu vois, tu n’as pas résisté longtemps. Une heure, à tout casser. Et je me ferai un plaisir de te renvoyer dans tes quartiers chaque fois que tu tenteras une nouvelle approche.
Putain, ça va bien.
Note pour plus tard : ne plus JAMAIS enchaîner quatre semaines d’affilée sans quitter Flanville.
Mercredi, 19 heures trente.
A la bourre comme d’hab, je surgis dans notre local alors que guitariste et batteur ont déjà commencé. Excuses maladroites et plaisir déjà intense d’être là, tous les trois, ce qui n’était pas arrivé depuis quelques semaines et une répète fort matinale…
Branchements, discutage d’aspects organisationnels divers à propos de notre tournée estivale intergalactique , problèmes de matos. On trépigne. La magie sera-t-elle au rendez-vous ?
Mercredi, 20 heures.
"Bon, on commence par quoi ?"
"The tube ?"
"The tube."
On n’aura pas mis trente secondes à adopter le banana smile. A chaque break, chaque reprise, chaque chorus, il y a ce flot inexplicable entre nous trois. Le rush de la fin nous laisse exsangues, souriants, contents.
Ca y est, on est de retour.