CARIBOO!?
Cancoillotte et Belfort-Blues...
Chose promise, chose due.
Ci à gauche, le lien vers la Cariboo Radio, pour écouter, si ça vous chante, ô mes douze lecteurs assidus (oui, vous êtes de plus en plus nombreux, on atteindra peut-être la trentaine d'ici 2006), les titres dont je vous rebâche incessamment les oreilles.
Pour l'instant, seuls les suscités "Windowpane" d'Opeth et "A Fine Day to Exit" d'Anathema, mais plus au fur et à mesure.
Enjoy.
Attention. Moteur.
Le manège aux chevaux de bois s’était arrêté, mais pas pour longtemps. J’ai remis la main sur l’interrupteur, et c’est reparti pour un tour. Spiral riders come with me.
J’ai dû faire un rapport de mon déplacement californien au Grand Manitou, et me suis particulièrement appliqué à en faire des tonnes. Le pire, c’est que ça marche, et que j’ai fait meilleure impression que mon chef. Ouvrir sa gueule d’accord, mais quand on peut en rajouter un peu tout en restant intègre, pourquoi se priver. Remember, ils ont mon avenir géographique dans les mains.
Seul dans les bureaux dès 16 heures, ma motivation ne fait pas long feu. Engouffré dans ma Ouature (objet du culte de l’Entreprise, surtout ne pas se moquer), j’y suis seul à bord, ce qui ne m’était pas arrivé depuis un moment (coup de main à collègue non motorisé oblige). C’est l’extase, "A Fine Day to Exit" à un volume que je n’avais jamais osé auparavant.
nowhere to go
what made the river so cold"
Aller en ville, acheter le dernier Machine Head, dont le premier titre me réjouit d’avance : on n’avait pas fait plus trash old school depuis Burn My Eyes. Ressentir à nouveau la présence indéniable de mon estomac. Rentrer maison, n’avoir croisé aucun regard amical, et pourtant je ne suis pas avare de sourires. Me plonger dans l’intégrale de Led Zep achetée à peu de frais. Quelques mails. Un peu d'elle. Une soupe chaude, canapé + couverture devant "Demonlover", seul film acceptable déniché au Vidéo Futur Flanvillois parmi les murs de Spiderman et autres 2 Fast 2 Furious. Bosser demain.
It's weard, but I feel OK. Go figure.
Back from the dead.
J’émerge peu à peu du brouillard. J’ai encore la tronche en vrac, mais ça reste supportable. J’ai pu voir Elephant ce soir, et l’apprécier à sa juste valeur.
2 jours d'anesthésie, anémie insupportable. Pourquoi vivre si c'est pour être un chamallow?
En faisant les courses, je me suis mis à chanter, seul dans les rayons. Sourire, allégresse. Comme chaque fois, la gravité m’a rattrapé pour me renfoncer les deux pieds dans le sol. Heureux d’être à nouveau capable de ressentir ces émotions, cette amplitude, ces accélérations de 3G dans la gueule suivies de crash monumentaux dans le mur d’en face. C’est dur, parfois, mais c’est moi.
Ai donc passé la soirée avec un collègue, arrivé il y a peu à Flanville. J’essaye de lui être agréable, de lui donner un coup de main quand je peux (je l’amène à la Firme le matin), lui propose une ou deux sorties. Inconsciemment, j’ai envie qu’il ne vive pas Flanville comme moi.
Retoucher une guitare. Aaaaaaaaahhhhh…
"Dormi" 12 heures. Coeur emballé, neurones explosées.
Il va falloir arrêter les conneries...
In the haze.
Mal à la tête, à la mâchoire. Dodo.
Merci à tous les cariboos...
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Purple in the morning, blue in the afternoon, and orange in the evening.
[titre auto-suffisant]
[ne pas prendre ceci au sérieux]
[I'm OK]
Good times, bad times.
Smooth morning. J'ai le sourire aux lèvres. Une bonne nuit de sommeil, un peu de soleil. M'occuper un peu de mon chez moi. Renégocier mon assurance auto à coups de menace d'appel à la concurrence. Marcher un peu dans le froid, prendre le temps.
Relire mes écrits de la veille, secouer la tête, sentiment partagé. Prendre un café sur le balcon, respirer, être bien. Lire ses écrits. Partir se faire vacciner, les mains qui tremblent.
The Wall.
Amis évaporés, je pars chez mon guitariste. Un DVD de Monsieur Manatanne, on rit mais le cœur n’y est pas. Elle répond à mon message, ouvrant une brèche dans la carapace téléphonique qu’elle a organisée autour d’elle.
Retour dans mon douillet chez moi, saute sur le téléphone. Elle est là, sans l’être. J’attends un petit quelque chose qui ne viendra pas. On raccroche, j’ai très froid, je tremble, j’entre en résonance. Je n’ai rien à lui reprocher, ça serait trop facile. Je ne peux m’en prendre qu’à moi.
Cette journée de boulot commence mal. Je m’emporte franchement contre un collègue, à coups de "j’en ai rien à foutre" et de "vous commencez à me faire chier". C’est peu élégant, ça ne fait de bien à personne. Je suis une merde.
Quand je sors du boulot, ce soir, je craque encore. Je pleure, je serre les poings, fou de rage contre moi-même. C’est le moment que choisit le téléphone pour sonner. Je lui réponds, le souffle court. La rappelle, un peu plus tard. Elle a faim. Je pourrais rester des heures au téléphone, pas elle. Souvenir. Je suis assis dans la nuit de l’arrière-pays toulousain, elle dans sa salle des machines, à quelques centaines de kilomètres de là. On se fait couper toutes les heures par ma cabine téléphonique. La grands ourse a le temps de parcourir la moitié du paysage.
J’appelle mes parents, leur parle difficilement de mon moral vacillant. Ils commencent par m’engueuler, me secouer, parce que c’est tout ce qu’ils ont trouvé dans un premier temps. Ca m’a fait du bien. Ils me rappellent plus tard, on discute plus calmement.. Ca m’a fait du bien, aussi. Ils sont là. Dormir.
Ce soir, « Chaos » on TV. Je tombe sur Lindon, dans son grand rôle de cynique blasé. La copine de son fils lui demande ce qu’elle doit faire pour qu’il reste avec elle. Réponse : "Laissez tomber, Florence. Trouvez quelqu’un d’autre. L’amour ça n’existe que dans les magazines." Salaud. Pas ce soir.
Gone with the wind.
Il est 17 heures 12. La nuit tombe sur Flanville. Ils sont repartis.
J’ai quelques moments en tête. Petite bouffe hier soir, mes 4 mousquetaires, mon guitariste et moi. Je suis dans la cuisine, ramène les papillottes de saumon. J’entre dans le salon, j’ai cinq amis qui sont là, plusieurs conversations vont bon train. Il fait bon. Ca faisait longtemps.
On enchaîne par un "Il était une fois" qui, grâce au talent pitchéen, nous contera l’histoire de zvurms, la mouche de 3 kilos 5 qui se prenait pour un éléphant.
On termine par un bar-boîte belfortain. Ca fait 4 ans que je n’ai pas mis les pieds dans un tel endroit. On entre, heureux de ne pas se voir refoulés à l’entrée comme les quatres messieurs qui nous suivaient (« On n’accepte que les habitués » - ah bon ?). A l’intérieur, beaucoup de monde, mais d’ambiance, nenni. Je m’étais figuré qu’il existait une vie flanvilloise undeground, qui m’était étrangère, mais où les jeunes belfortains trompaient leur ennui du week-end en s’éclatant sur de la techno sirupeuse. Faux. Le belfortain-blaireau passe la soirée en boîte, avachi sur son pouf, à siroter sa bière en regardant la fille d’en face dans le blanc des yeux. Ca ne la dérange pas, elle fait pareil. On se lève pour remuer un peu, sacrifice incontestable de la part du duo montréalais (Pitch et moi dansons aussi bien qu’un banc de parpaings), en espérant que notre exemple sera suivi en masse. Faux, re-faux, archi-faux. On s’est retrouvés à 5 comme autant de cheveux dans la soupe à la saucisse. Ca se confirme. J’aurai tout essayé.
Décidant que c’en est trop, Pitch et moi réalisons un coup d’état et rentrons au bercail. Je l’appelle. Souvenirs immédiats. Pitch et moi, moi plaçant un long distance call. Elle ne tient pas la forme. Il m’en reste un peu, j’essaye de la lui donner.
Ce matin, on part dans la montagne, ravin s’approchant de près, bataille de boules de neige et bonhommes calvinethobbesiens. Grand air, grands rires.
And now, we have lost cabin pressure. Je rentre dans l’appart, je n’avais pas coupé la chaîne, c’est Opeth. "Windowpane". Opéra télévisuel, rangement dans l’appartement. Vide intersidéral, pas de coup de fil possible. Tête pleine du flot de larmes retenu jusqu’au départ. Bidouillage de radio blog, bientôt disponible à la gauche de votre écran, pour partager la bande originale de mes journées.
Me dire que je suis à envier. Me dire que ça n’arrange rien.
Ils sont là. Je profite d'eux, tant que je peux. Eux ne se sentent pas trop mal non plus, je crois. Je m'occulte un peu, c'est mieux ainsi.
[ne pas penser à ce soir]
Un pur moment de rock’n roll.
Matin. Arrivée au boulot. Notre nouveau Chef, pleine caricature de l’agent du KGB, est dans notre bureau. Serrage de mains. Sachant l’esprit de non conformisme et de non rentrage dans le moule du parfait cadre dynamique qui m’incarnent ainsi que Tonton Stéphane, je commence à sourire quand je vois la petite étincelle qui brille dans son œil gauche.
Tonton Stéphane (je cite): "Salut Cariboo. Ben alors, tu t’es pas rasé ce matin"
(véridique, je ne le fais qu’un jour sur deux, faut pas déconner, qui a dit qu’une barbe de deux jours affectait la pertinence de mon travail ?)
Moi : "Ben nan."
Tonton Stéphane : "Ca fait pas sérieux, pour un cadre."
(sourire entendu)
Kougloff : "? ?"
Je me dirige vers la sortie pour continuer ma tournée messianique des bureaux. Arrivé dans l’encadrement de la porte, la tignasse mouillée et virevoltante, je me retourne.
Moi : "Tu veux pas que je me coupe les cheveux, non plus ?"
Laisse Kougloff en plan. S’en est-il remis ? Va-t-il profiter comme à son habitude d’une faute de syntaxe dans un de mes rapports pour établir le dialogue ? La réponse demain. Je devrais le ménager, c’est lui qui a ma mutation entre les mains.
A part ça, je pleure à la pause café, je pleure quand j’écoute « I will survive » par Cake dans mon bureau, je pleure dans ma voiture. Pourtant, je me sens relativement bien, j’ai déjà vu le fond de plus près que ça. Mais je ne me remets pas des 9 heures de décalage, je suis exténué, je suis loin de mes parents, de mes amis, d’elle. Il fait noir quand je pars bosser, il fait noir quand je rentre. En rentrant du restau à 9 heures 12, je croise un chat et une voiture de police. L’hiver me fait peur. Rien de dramatique, en somme. Pas de quoi être aussi ridicule.
Un (gros) coup de fil, assis sur le radiateur à me faire chauffer les fesses. Effet Vicks Vaporub sur mon myocarde. Plus que tout, j’ai besoin d’un peu de calme, d’un week-end reposant avec amis chaleureux qui m’entourent. C’est demain.
A briefcase, a lunch and a Man on the Edge.
6 heures 42. Réveil. Il fait très, très froid. 7 heures 26. Café au milieu des bagages éventrés. Douche, pardessus, bonnet. Go.
8 heures 12. Ca n’est pas possible. J’ai du me tromper d’heure, de jour, d’année. On doit être dimanche matin. A part les nappes de brouillard, je ne croise quasiment personne. "I’m lying here in bed, swear my skin is inside out" dit James LaBrie. Choisir "Awake" ce matin, c’est un peu comme écouter "Orly" avant de devoir quitter sa belle pour prendre l’avion : du masochisme, n’ayons pas peur des mots.
Accueilli par mon nouveau chef sans aucune sensibilité. Bonjour aux collègues, café avec Tonton Stéphane. Dépilage de mails, pizza au saumon (saucisse de Morteau out of stock). Motivation zéro.
16 heures 30. Back in the car, histoire de ne pas rater mon rendez-vous avec celui qui va réchauffer ma journée : le chauffagiste. Froid, soleil couchant. Là , avec "Space-Dye Vest", c’est pire.
"And I’ll smile and I’ll learn to pretend
And I’ll never be open again
And I’ll have no more dreams to defend
And I’ll never be open again"
On pourrait même dire que je suis sado-masochiste, puisque j’aime faire mal à quelqu’un (moi en l’occurrence). C’est exaspérant, ça ne m’aide pas à m’aimer beaucoup. Je casse en deux. Les passants s’en foutent pas mal, c’est normal. Je m’assieds et m’assoupis mollement sur le canapé, vidé de ma substance. J'ai sommeil, je suis sur les rotules. Je vais avoir besoin de repos, de vitamines. D'aide professionnelle, peut-être. D'un peu de soleil aussi, mais là, il faudra attendre un peu.
Envie de l'appeler. Attendre que le chauffagiste soit parti, couper Alice in Chains. Entendre sa voix. Me réchauffer, un peu.
The eagle has landed
Un dernier vol, les dernières consignes de sécurité en cas d’atterrissage forcé. L’heure locale est de 18 heures 18 et la température extérieure de 6 degrés. Vous êtes à Mulhouse.
Accueilli à la descente de la navette de la Firme par mon guitariste. Il vient de passer une semaine près des siens, dans le Sud. Il est presque éteint. On va acheter de quoi remplir mon frigo dans l’hypermarché qui borde mon lieu de travail. Y refoutre les pieds, après trois semaines d’évasions, savoir que je vais y retourner un midi de cette semaine, faire un tour au rayon disques en promo après ma pizza à la cancoillotte et à la saucisse de Morteau. Mon bonnet New York Yankees vissé sur le crâne, on déconne longuement avec la caissière. Bouffée d’air.
Il me ramène chez moi, sous la pluie, dans la nuit. Je lui raconte un peu mon voyage, ce qui s’est passé dans ma vie durant ces trois semaines. Lui aussi, ça tombe bien.
Rentré maison. EDF, taxe d’habitation, assurance auto. On mange un bout de pizza. Mes parents appellent, on dialogue (vous ne mesurez pas la portée de ce dernier mot). On raccroche. Tout à coup, je me sens très loin d’eux, sentiment presque inédit. Léger craquement.
Il s’en va. Appelle les Lyonnais, qui viennent passer le week-end prochain à Flanville (preuve irréfutable d‘attachement). On va encore manger, ciné, siester, réciter des slogans publicitaires sur des airs de cantiques. Ils vont repartir, par la même où ils sont venus. Pourquoi ne m’a-t-on pas dit dans mes cours de géographie de troisième que Flanville est un cloaque où le Tranxen 500 tient lieu de vitamine C ?
J’ai vu New York. J’ai vu le Golden State. J’ai passé quelques jours agréables avec elle, avant et après. J’ai participé à son déménagement, vue magnifique échangée pour palace dans le quinzième. Sur le coup, découvrir cette location de rêve me donne droit à un cafard de classe internationale. Ca ne dure pas longtemps, heureux qu’elle aie trouvé un appartement à sa hauteur, qu’elle remplira en prenant elle-même du volume.
Me suis senti bien. Après avoir explosé en plein vol, nous repartons de zéro. Parfois, j’ai les mots qu’il ne faut pas dire au bord des lèvres. Elle est dans mes bras, on est devant La Nuit du Chasseur. Elle ne me voit pas, mais je souris, pleinement. Je ne sais pas si je lui en donne autant. Les heures passent et, inéluctablement, il faut repartir. Merde.
Je n’ai pas de chauffage, il fait 5 degrés chez moi. Je suis gelé, et mon estomac, qui n’a pas encore assimilé la nouvelle grille des programmes, hurle à la mort. J’ai passé trois semaines dans l’œil du cyclone, mais je vais aller me coucher avec un semblant de stabilité.
Au lieu d'ecrire un compte-rendu passionnant sur les avantages et les inconvenients de la nouvelle JVM dans NSJ4 avec son garbage collector ameliore et son server compiler HotSpot (ca vous epate, hein!), je me retrouve a ecrire ici, transforme en glacon par un climatiseur impitoyable.
Ce matin, 6 heures 45, le bus passe au Palace pour ramasser les quelques motives qui sont prets a aller courir dans la rosee du matin plutot que de se faire mousser en audioconference avec Paaaaaris. Mes confreres joggers sont assez sympathiques, et je me retrouve assis a cote d'un Gros Poisson francais, responsable Europe machin chose. La discussion s'engage, a la fois completement pipeau et intererssante. Nous sommes emprisonnes dans nos personnages de Cadres Bien Sous Tout Rapport, politiquement corrects et language sureleve, mais on sent poindre l'envie de depasser tout ca. Ca en restera la.
Warning : quand vous n'avez pas couru depuis le Deluge, n'essayez pas d'aller trop loin. Le bus nous emmene dans un petit canyon tout ce qu'il y a de sympathique, charge a nous de parcourir les miles qui nous separent du point de vue, la haut sur la coline. Malheureusement, je n'ai pas le niveau pour aller jusque la : 6 miles en 50 minutes, c'est bien trop presomptueux pour ma condition physique poussiereuse. Au bout de 25 minutes, je fais donc demi-tour. Ne surtout pas croire que le retour va etre aussi rapide que l'aller. A chaque enjambee, mes membres se font plus lourds, mes meninges se dilatent, je crache, souffle, grimace, tout ca sous l'eil amuse des chevreuils qui ont du s'entrainer avec Carl Lewis au Santa Monica Track Club. Chaque inspiration me brule litteralement le larynx. Je pousse un peu le rythme, loin de fuir cette douleur physique. Elle a l'avantage d'etre saine et de m'eviter de la chercher autrement (marble columns, beware). Encore.
Je finis sur les genoux, qui, etant donne leur deformation congenitale, n'avaient pas besoin de ca pour se rappeler a mon bon souvenir. Discute avec quelques specimens du Wisconsin, dont un fort sympathique et fort moustachu qui a l'audace de comparer "Eyes Wide Shut" a "Pulp Fiction". Pourquoi pas.
8 heures 45, rentre dans ma piaule doree. Douche a haute pression. Buffet petit dejeuner, dans salle de restaurant feutree, avec journaux, cafe, oeufs brouilles et yaourt bio. Retourne en Conference Pipo.
Cet apres-midi, nous faisons face a dix representants ultra-techniques, smile et casual style. Seconde par Dupont et Dupond, je vais devoir sauver les meubles, etant donne que, sans fausse modestie, je suis le seul qui comprend a peu pres ce qu'il raconte. Ai besoin de cafe.
Reste un jour de boulot, visiter California au pas de charge. Vendredi, 10 heures de vol, presque autant de jet lag. La retrouver pour quelques jours, lui faire partager mes peregrinations. Peut-etre un petit tour a Lille. Puis repartir, encore.
J'ai une envie compulsive d'ecrire. Certainement l'envie de parler reprimee par mon incapacite sociale et ainsi que la nazitude de mes deux accolytes. Dans le sens nazes, pas nazis. Quoique.
L'espace internet ferme ses portes dans 10 minutes, ca sera donc pour le petit carnet bleu, ce qui est toujours mieux que les murs en beton du San Jose Convetion Center, ou ceux plus smart, en marbre, du Fairmont Hotel. Le carnet, c'est bien aussi, mais c'est moins expulsif, ca reste confine dans mon monde, dans mon oursin. Tant pis, je me mettrai du lourd dans les oreilles, histoire de decompresser avant de partir diner avec M.C.
"Like a tiger in the cage
We begin to shake with rage"
Judas Priest, "The Rage"
"The intorlerable frustration of working with a Moron"
Hier soir, je m'enquiers de l'emplacement d'un cinema aupres du receptionniste, qui n'etait pas en marbre, unlike the whole goddamn place there. Il me dirige savamment vers un multiplexe avoisinant, 20 salles et pop corn au beurre.
Je vais chercher la Dodge : donne le ticket au valet, qui va me chercher la voiture. Je m'installe au volant, on me claque la portiere, je mets Godsmack, et pars sur les routes desertes en ce lundi ferrie.
The place, un shopping mall perdu en bord d'autoroute. Arrive trop tard pour "Kill Bill", j'opte pour "Intolerable Cruelty", dernier effort des freres Coen. Je decide de passer les quelques minutes qui me separent de la seance au Starbucks de proximite, en suave compagnie du New York Times, qu'apparemment je suis le seul couillon a acheter : les autres se servent et le reposent, me dit la serveuse. "Yeah, I'm too honest. In the end, I'm the guy who's stupid enough to pay a dollar for it". Reponse de la charmante : "It'll come back to you someday". C'est bizarre, mais je commence a ne plus croire en cette theorie de "il y a une justice".
L'audience obese et peu fournie accompagne la bande annonce du "Retour du Roi" avec "yeahs" et "yahooo" de rigueur. Je suis content d'avoir rate "Kill Bill" : il y a un moment que je n'avais pas autant ri au cinema. Clooney en fait des tonnes, mais le resultat est jouissif, tout en restant teinte de second degre acide a-la-Fargo.
Back in the car. Long ride back to the hotel, wrong highway, looking like the Lost Highway to me. Ai encore pris des photos au volant, je sais, c'est mal. Queensryche jouait "Promised Land", et son ambiance de desillusion urbaine m'a pris a la gorge.
Aujourd'hui, il me faudra me frapper la presence insupportable de Monsieur Con jusqu'au diner, restau japonais gracieusement offet par notre Fournisseur Prefere. N'arrive pas a fermer ma gueule : je suis incorrigible. Comme il ne sait pas ou il va ni ce qu'il raconte, ca me donne de trop nombreuses occasions de l'ouvrir. J'espere que je vais tenir jusqu'a vendredi sans me griller, mais c'est fort compromis. Pour le coup, j'ai peu de latence : quand on raconte des conneries, je n'encaisse pas, je casse. Ca va tuer ma Carriere. Ma quoi?
Il faut que je file en "Business Lunch". J'espere que je ne vais pas leur vomir mes fajitas a la gueule.
Out of the Java-SQL-XML-MQS-OSS-Pathway-Whatever tornado. Wanna write in english tonight. Because using it all day, I guess.
My flight to San Francisco's, although not in business class (had that mixed up with the Paris return flight), was long but entertaining, watching the lanscape changes going on throught my little window. San Jose's a dead suburb town, I miss New York to that extent. I'm going to see Kill Bill tonight, alone, and I think this is the best that I could do to spend a nice evening, knowing my unability to socialise with total strangers. I can't go on a blank conversation just for the sake of it. I can't help but want to say and share interesting and deep things, which is pretty hard to do when you don't know someone. I know I'm closing doors, but that's how I am. Maybe I'll start and make some friends thursday, when the time to leave will have come.
I'm with this stupid jerk collegue, who doesn't know anything about what he's talking about (Ooh, he's standing in front of me right now. Fuck off.). Always showing off when talking to sales representatives or tech people, who certainly understand he's a complete moron, but whose job is not to show it. The bad news is that he's the one making the decisions. Whatever.
After the movie, I'll get down to the hotel lobby, have some coffee with a piece of cheesecake. Luxury's not that bad after all. Reflecting on the marble floor, I'll write my thoughts in the little blue diary, surrounded by the "do you need anything else, sir?".
"And in case I don't see you : good afternoon, good evening and good night!"
Ai acces au web, entoure de gras businessmen, et sous une clim surpuissante. Enferme dans ma coquille, je passe mes journees a converser avec moi-meme.
Ce matin, j'ai fait le plein de carburant a idees entre gris clair et gris fonce. Je fais encore plein de photos, tout le temps, comme pour avoir quelque chose a ramener de ce voyage, outre les paires de Converse qui emplissent mes bagages. Mais aussi pour pouvoir parler de ce que j'ai vu, je suppose. Vivre les choses pour moi seul, vaste programme. Will need psychologic tutorials for this.
Dois aller assister a une conference dans 5 minutes. "Continuous management of Corba-based applications in an online 7x24x365 environment". Je sais, vous m'enviez.
Et pour psalmodier les propos du plus sexy des gouverneurs que cet Etat aie jamais porte, "I'll be back".
Some more
La visite continue. L’absence de dialogue m’ennuie, je suis il faut l’avouer peu doue pour tailler une bavette avec le quidam. Sans pour le moins etre un asocial. Comprends pas.
Musees, Brooklyn Bridge, Ground Zero. Autant d’endroits courus par les touristes, qui n’auront pas resonne dans mes tripes. Je prefere la ballade sans but dans les quarties animes, surpeuples d’autochtones presses (Chinatown) ou ambiance feutree a-la-saint-germain-des-pres (Greenwich Village).
Ce soir, je sature. Demain, je m’etends sur les plages de Coney Island, lieu de tournage de Requiem for a Dream. Nice pictures je l’espere. J’y lirai du Ballard, y ecouterai Avalon ou quelque chose de plus doux.
Reste quelques endroits a voir, quelques achats a faire, avant de partir pour San Jose, le 5 etoiles, la Firme. J’espere pouvoir m’evader un peu de ma cellule de collegues bedonnants et/ou racistes et/ou pretentieux.
Mon esprit est dans la ouate, bien loin de pouvoir analyser quoique ce soit. Je vais l’y laisser soigneusement jusqu’a nouvel ordre.
American moments…
First one : je prends un café dans un bistrot “a la francaise”, et prends donc quelques photos. La demoiselle a ma droite s’en va, revient un quart d’heure plus tard : “Were you taking pictures of me?”. Of YOU? Why would I, you stupid paranoid twat! Elle avait peur de se retrouver sur le net, you know, it happened to one of my friends, so… Peut-etre n’avait-elle pas tort : si j’en avais fait, je les aurais postees. Mais ca n’est pas une raison pour se sentir agressee pour trois fois rien, non mais.
Second one : je vais chez Macy’s, sorte de grosse gallerie lafayette. Je cherche un 501. Correspondance des tailles : 36 = 26 (oui, je ne suis pas epais). Sauf qu’en-dessous de 30, y’a pas. Je m’enquiers aupres de la vendeuse, qui me fait les yeux ronds quand je lui annonce la taille recherchee. Elle a du me prendre pour un alien. Ah ben non, yo man, va falloir aller chez Levi’s directly. Et c’est ou? A perpete sur Broadway. D’accord, on verra plus tard.
Comme quoi a l’ere de la world globalization galopante, on peut encore trouver de fascinants decalages culturels.
Bavez, bavez…
Petit instantane de ces premiers jours. Tout est consigne dans le petit carnet bleu, j’y suis tres prolifique. Certaines pensees arriveront peut-etre jusqu’ici, le jour ou je n’aurai rien d’autre a faire.
Pour le reste, j’ai le coeur leger et les yeux grand ouverts…
We have arrived
Il est 23 heures, heure locale. Je suis dans cette grande maison, a Brooklyn. Surmeublee a l’americaine, mais accueillante. Je n’ai pas vu grand chose de la ville pour l’instant, trop endomi/decale pour ca ce soir. Je ne ressens pas l’excitation attendue. Fatigue ? Apres une sieste et un bol de soupe, je vais aller me coucher, et serai frais comme un gardon des 6 heures.
J’ai aime ces deux journees aui ont precede mon depart. Partager deux bonnes soirees, une avec mon Nico, l’autre avec ses Mimi. Hier soir, discuter, simplement. Partir sans elle, parce que c’est comme ca, meme si c’est dommage. “Je ne te rends pas plus malheureux ?”. Oh non.
Durant mon trajet en bus de l’aeroport vers Grand Central Station, j’ai pu saisir un apercu de l’ambiance des rues, bondees, frenetiques. Les enfilades de carrefours a angle droit, qui offrent tous la meme vision de gratte-ciels, taxis et feux rouges. Je sens que je vais prendre plaisir a m’y promener, devisant chaque detail. J’ai etabli une liste fournie de chose a voir, mais pas de calendrier : je me mets a taper dedans des demain. Central Park, peut-etre.
Putqin de clqviers qwerty…
Ce bras droit qui ne peut s'arrêter de trembler. Bordel de merde. Pas de guitare sous la main. Dans quoi vais-je bien pouvoir taper pour que ça sorte?