CARIBOO!?
Cancoillotte et Belfort-Blues...

Friday, January 30, 2004

Campagne lyonnaise.

Amis, raclette.

Retraite.

"I will
Lay me down
In a bunker
Underground"

Radiohead - I will

:: posted at 11:54 PM
Thursday, January 29, 2004

The long story – part twelve.

Mercredi, dix-sept heures. Rentré prématurément du boulot pour cause de plus d’énergie. Elle a rendez-vous dans un bar (ou plutôt LE bar) flanvillois avec quelques-uns de ses amis. Elle passe. Elle n’a plus très envie d’y aller, finalement. Mais y va quand même.

Je dors une heure, histoire d’entamer le rattrapage de mes 43 jours de sommeil en retard. Vingt heures trente, she’s back.

Les choses sont simples, le dialogue est clair, les étreintes, les attentions. La chaleur. Rien d’extrêmement marquant ne ressort de ces quelques heures passées ensemble. Elles étaient simplement agréables, et c’est justement ce qui m’a profondément touché. Elle laisse son PC portable flambant neuf ici, afin qu’on s’en occupe ce soir. Je lui donne les clés, qu’elle puisse partir en me laissant dormir. Elle rechigne, me dit qu’elle pourrait alors "venir ici seule et s’approprier les lieu". Les accepte.

Sommeil réparateur.

Jeudi, dix-huit heures trente. Rentré plus tard que prévu du boulot pour cause de tempête de neige et d’incident tardif. M’attend secrètement à ce qu’elle soit déjà là. J’entre, inspecte les lieux à la recherche de sa présence.

SMS. "Suis malade". Falling apart is my name. "J’avais en tête de te faire la surprise, de te faire à manger et de t’attendre chez toi". Elle ne veut toujours pas de moi chez elle, sentiment d’intrusion, veut éviter la dépendance affective.

Espérais une autre soirée simple, but tonight we’re on the dark side of the moon. Demain, Lyon. Avec elle, sans elle. Un excellent week-end, de toute façon.

Mais quand même.

:: posted at 7:31 PM
Wednesday, January 28, 2004

The long story – part eleven

Mardi, dix-huit heures trente.

Après une réunion-marathon qui s’est éternisée, je prends place dans mon Char d’Acier pour me frayer un chemin jusqu’à mon doux logis. Déblayer les dix centimètres de neige qui encombrent le pare-brise, et s’en aller pour une sourée toute en dérapages incontrôlés.

Elle décroche. Je tente : "tiens, une séance à 20 heures". "OK". This is not happening. I can’t believe it. Lost in Translation. Oh my fucking god. Je le croirai quand je le verrai.

Dix-neuf heures trente. Un SMS. Fuck, she’s backing out. Non, même pas.

Ce film, tout en distances. Être si proches et si loin à la fois. Souvenirs difficiles, l’avoir vu lors de mon voyage solo à New York. Elle semble m’éviter. Ca n’est pas qu’une impression.

Movie’s over. J’ai peur de ce qui va se passer. Etreinte, forte, puissante. Maison. Radiateur. (Chut, Milky).

Discussion. Point sur mon parcours, état des lieux, état des stocks. Etat du sien. Explications, énonciation de postulats simples mais complexes. Approche dramatique d’une catastrophe nucléaire.

Une heure. S’étendre sur le lit. Sceller un pacte qui rend les choses plus simples.

Et là, feu d’artifice. Jour historique.

Quatre heures trente. Bien sûr, elle s’en va. Mais toujours le sourire. Le pacte.

Sept heures. Yeux remplacés par de disgracieuses boules de pétanque. Un post-it sur la table.

"I came !!!".

:: posted at 4:29 PM
Tuesday, January 27, 2004




And the snow...

:: posted at 12:57 AM

Les piliers de la stabilité incomplète. Episode un, le boulot.

Réveil difficile, enveloppé de la réalité tangible du rêve dont je sors à peine.

Je me rends compte que cette semaine sera illustrée des quatre piliers qui m’ont permis, durant ces quinze derniers mois, non pas de ne pas trébucher, mais de me relever chaque fois. Ces bases plus ou moins solides, plus ou moins importantes, mais qui parviennent parfois à combler le Manque. A procurer les bons moments et les émotions sans lesquelles il vaudrait mieux tout laisser tomber. A me donner une réalité tangible, les deux pieds dans la matière, quand les envolées inconsidérées menacent d’un bruit mat.

J’ai essayé d’investir cette journée d’une énergie renouvelée pour la Firme. Succès relatif, mais succès quand même.

Elle s’est terminée sur une bouffe entre collègues, planifiée il y a belle lurette, dans mon humble demeure.

Nous étions huit, je n’avais jamais reçu autant de monde dans mon chez moi, géré le tout sans trembler et éviter la faute lourde. Un inconvénient majeur. Pas de Magie. Elle est restée à la porte. Déception de s’être démené pour un tel résultat. Bien sûr tout le monde est reparti d’ici avec un sourire de circonstance. L’Ancien Chef Vénéré semble avoir perdu la gnaque internationale depuis que le Grand Est l’attend avec femme et enfant. Pas de verre de trop, celui contre lequel je me bats, mais qui augure d’un relâchement, d’une détente.

Ils ne sont pas venus les mains vides, je retiendrai du panaché de petits cadeaux un sachet de chouchous pour cheveux – plus d’excuse pour me ballader tignasse au vent dans les couloirs sous prétexte d’avoir "oublié mon élastique à la maison" - ainsi qu’un biberon flambant neuf accompagné d'une bouteille de lait Eveil de Lactel. Oui, je suis lactophile, ça vous gène ?

Je sais déjà que, demain matin, en trouvant ce biberon sur le frigo, ça ne sera pas facile facile. Whatever.

Leur départ a fait mal. Le vide intersidéral, très piquant ce soir. Mais pas seulement.

Fuck, I miss her.

:: posted at 12:27 AM
Sunday, January 25, 2004

The Long Story – part ten

Samedi, 21 heures. Finalement, c’est devant "Confessions of a dangerous mind" que je déguste ma pizza surgelée. Un quart d’heure de film, et je suis rattrapé par les bras de Morphée.

On frappe. Ca ne peut être elle, c’est impossible, mes voisins ont simplement besoin d’une motte de beurre.

Elle entre. Elle vient de le revoir, durant les 8 minutes que l’arrêt du train leur aura données, mais semble avoir enjambé la fracture.
Elle me raconte, je lui raconte the mummy and daddy story. Pas de recul, pas de doute. Elle semble avoir coupé la machine à tergiverser, désir temporaire de laisser libre cours aux évènements. Etreintes, plaisir charnel. Moment de bonheur délicat, quand nos deux corps se lovent sous la couette.

Elle va repartir, je le sais. J’essaye de la convaincre de rester, mécaniquement. Elle rassemble ses affaires. Quitte les lieux. Je trouve le sommeil sans plus attendre.

Cette journée sera sans elle. Mon équilibre, un temps menacé, reprend ses droits. Cette journée Flanvilloise, seul face à moi-même, ne m’effraye pas. Je vaque à diverses occupations, souriant, paisible. Je passe même la soirée en compagnie de mon batteur, avec qui le partage n’est plus uniquement musical. Les concerts sur les scènes régionales sont en ligne de mire…

Je m’aperçois qu’elle a oublié sa petite pince à cheveux. Elle est toute petite, presque cassée, attendrissante.

Le temps…

:: posted at 11:38 PM
Saturday, January 24, 2004

Suite du feuilleton de l’hiver. Pathetic is my name. Est-ce qu’on vend un peu d’estime de soi durant les soldes ?

"Almost Famous", seul au fond du canapé, sera-t-il un palliatif crédible à la grâce de ses traits ?

:: posted at 7:16 PM

The long story – part nine

Il est seize heures trente. Je dors, car la nuit fut, disons, courte.

Le téléphone sonne. C’est elle, et j’ose croire que, simplement, on va se voir dans une heure. You fool.

Tel Icare qui s’est trop approché du soleil, je finis ma course au fond d’une abysse. Cet équilibre fragile, ce fébrile début d’histoire, tabula rasa. Et pour cause.

Sa fracture l’a rappelée.

La fatalité. Ne rien faire pour mériter ça, mais le déguster quand même.

Devoir sortir, sous la pluie, affronter cette ville honnie, histoire de remplir le frigo. Ne même pas renvoyer de sourire à la caissière qui, de ses deep blue eyes, m’en offre un alors qu’elle encaisse mes deniers flambants.

Le temps, encore, toujours. Peut-être. Mais enfiler la tenue de combat, sortir le bouclier thermique, et serrer les dents. Entrée dans l’atmosphère, désintégration, pluie de mes cendres sur vos gueules.

:: posted at 7:16 PM

The long story – part eight

Pour la troisième fois, nous devons aller voir le putain de « Lost in translation ». Je n’y crois pas une seconde, mais on ne sait jamais.

L’heure avance, la séance de dix-huit heures passe, impossible de la joindre. Dix-neuf heures trente, je le sais, je le savais, c’est râpé. Sa fracture, encore, toujours. Tant pis, j’irai seul me consoler en compagnie du Festival Télérama.

Je marche, il fait froid, j’y suis presque. Téléphone. "Impossible de dormir chez moi, trop de bruit". "D’accord".

Elle entre, elle a une mine défaite, elle est fatiguée, cassée, brisée. Elle laisse échapper quelques larmes. Prendre soin d’elle, surtout. Un en-cas, un peu de musique, un peu de rires.

Il est onze heures, je tombe moi aussi de sommeil. On part se coucher. Et ce qui devait arriver est arrivé. Découvrir son corps, cette douceur infinie, m’endormir au creux de son épaule.

Le jour se lève, je me réveille, elle n’a pas dormi de la nuit. Caresser son visage. Me lever, la laisser au chaud, préparer le petit déjeûner. Sourire banane devant la boulangère. "Deux croissants et deux pains au chocolat". "Deux ?" "Oui, deux".

Elle s’en va, sans drame, sans pleurs. Rien n’est sûr, la fracture est toujours là, et nos parcours en dents de scie nous interdisent les illusions faciles. Mais le temps fera, ou pas, ce qu’il faut.

A ce soir.

:: posted at 7:02 PM
Thursday, January 22, 2004

Carbon is my name

Les nuits de 4 heures s’enchaînent avec une régularité effrayante. Le couperet du réveil matinal est pourtant là. Tant pis s’il faut tirer sur la corde, si j’y trouve au bout les moments de chaleur pour lesquels je vis.

Hier soir, je prends trente seconde de recul. J'observe cette tablée, ces cinq êtres que je connais à des niveaux divers. J'ai une baisse de baromètre fugace, mais la forme d’unité qui règne autour de la table interdit tout accès de mélancolie.

Le périph bondé, les immeubles pharmaceutiques, le (mini-)café chocolat qu’M. nous avait concocté. Les musiques, les livres, les rires à partager. Le rôti, la galette, les compils. L’accolade du départ, forte et pleine de sens, parce qu’elle compte, bordel.

Un nouvel univers découvert, un bout de S. pour moi tout seul. Un thé à deux heures du matin. Un réveil étonnamment facile. Le R.E.R., le boulot.

L’assurance que Paris m’attend professionnellement dans un délai limité. M sentir déjà bien parmi ms futur collègues. R.E.R., Orlyval, Airbus.

Les retours à Flanville ne sont plus les mêmes. Je suis partagé, coupé en deux. Ce que j’ai péniblement construit dans cette ville contre laquelle j'ai tant vitupéré. Ce qui m’attend déjà là-bas. Mais vibrer pour quelqu’un qui m’attend ici, ce qui implique que ça n’aie plus rien à voir avec le passé. Réapprendre les contacts quotidiens, oublier l’urgence sécrétée par trop de relations géographiquement difficiles.

Et peut-être dormir un peu, aussi… recharger les accus pour l'épisode huit.

:: posted at 10:01 PM
Wednesday, January 21, 2004

The long story – part seven.

Mardi, dix-huit heures. Les bureaux sont déserts. Je l’appelle.

Une heure trente plus tard. J’ai une phalange en compote. J’ai l’impression d’avoir été percé à jour, je suis si peu épais qu’on me lit sans peine. Ces traits, ces faiblesses, visibles à l’œil nu, effrayent, font fuir. Le plus inquiétant, c’est que ça semble se répéter. S’appuyer sur les leçons du passé, certes… mais comment faire s’il faut se changer soi.

Je suis partiellement défait. Ma contenance apparente s’est volatilisée, en proie à la peur du vide.

M. réussit à me faire sourire, puis rire. Me fais couler un bain brûlant. Non, je ne peux en rester là. J’ai trop vécu ces soirées d’isolement, quand la prise téléphonique est le dernier lien avec le monde extérieur. J’ai trop subi ces relations à distance, l’impossibilité géographique d’approcher l’autre. Aujourd’hui, seuls quelques kilomètres nous séparent. Prends-toi en main, mon garçon.

La rappelle, elle ne décroche pas, j’imagine tout et n’importe quoi. Je suis au bord de l’explosion. "Finger deep into the borderline". J’essaye, encore, encore, encore. Elle décroche. "J’étais sous la douche". Je ne suis pas en état, elle a tout compris. "J’arrive".

La baignoire, la vapeur, "Requiem for a dream". Ramollissement, au propre et au figuré. Elle entre. Accolade. Accolade qui dure. On n’explore pas la fissure. Je finis du repassage, on mange un morceau. On passe un moment agréable. Je ne veux pas aller vers elle, ne pas faire pression. Elle s’en charge. On s’allonge un peu, je suis cramé, je ferme les yeux pour les économiser. On échange, on partage, on se réchauffe. Elle m’offre quelques baisers. Mais je sais qu’elle ne veut pas d’engagement, que cette situation entre amour et forte amitié lui convient pour l’instant.

Elle va repartir. Je tremble à l’idée de la voir tourner les talons en effaçant tout. Mais le départ ne sera pas dramatique ce soir. Elle vient vers moi, m’embrasse, un peu, beaucoup. Elle fait un petit pas en arrière. Elle sourit, s’en va.

Je souris, moi aussi. Je me consume. Mais ça n'est pas grave.

"I don't want it
I just need it
To feel, to breathe, to know I'm alive"

Tool - Stinkfist

:: posted at 8:00 PM
Tuesday, January 20, 2004

The long story - part six

That's it. She saw through me. It took her one week. Now she's going away.

Please someone tear me apart.

:: posted at 8:30 PM

The long story – part five

Lundi, dix-sept heures trente. Je sors d’une heure de sommeil pour rattraper ma courte nuit. On doit aller voir Lost in Translation à dix-huit ou vingt heures. Je l’appelle, pas de réponse.

Elle est en bas de chez moi. "Monte". Je lui ouvre la porte mais ne l’attends pas sur le pallier, occupé à terminer l’envoi d’un email. Elle bloque sur le paillasson. A cet instant, il est trop tard. J’ai beau courir, je le sais, ces trois secondes de blanc sont fatales. Elle tourne les talons, pressée, oppressée. Rendez-vous à vingt heures.

Dix-huit heures trente. Téléphone. "Je ne serai pas prête". Du travail, un peu de sérénité à retrouver aussi, peut-être. "Plus tard".

Vingt heures trente, Florent Pagny est condamné à six mois de prison avec sursis, et je m’en tape royalement. J’agrippe le téléphone. La neige a recouvert la ville. "Un peu d’air frais et quelques pas sur la neige vierge ?". Oui.

Nous y sommes, dans ce petit parc (mal) fermé au public, dont nous seuls sommes maîtres en ces nuits. La neige tombe, à la croisée des projecteurs qui illuminent le monument aux morts. Moment unique, rapprochement des corps, plus rien n’existe.

On continue à se réchauffer sur canapé. Je la parcours de mes mains, apprivoisant doucement ses traits. L’étreinte se fait plus forte, plus dense. Son front, son cou, ses joues. Ses lèvres se refusent aux miennes, mais doucement, imperceptiblement, ce refus disparaît. On s’enlace, se serre, mes fissures se transmettent par le tremblement de mes membres.

On discute longuement, Archive, K’s Choice et Chroma Key s’enchaînent sur la platine. Elle porte un gros pull, elle se love dans mes bras, nous sommes sous la couverture, c’est un de ces moments pour lesquels je tuerais.

Il faut qu’elle parte. Elle ne peut pas rester, trop tôt, trop vite, trop plein. Elle se lève, met son manteau, ses chaussures. Dernières étreintes.

Elle disparaît soudain. Elle est remplacée, dépecée, dévorée par ses démons. Mes pouces essuient quelques larmes sur ses joues. Elle est effrayée, détruit tout puis s’en va, sans un regard, sans un mot.

:: posted at 1:34 PM

K.O. debout

Elle est partie, n'est pas celle qui est arrivée.

En deux minutes, elle a détruit ce qui avait été ébauché durant les trois heures précédentes. Nettoyage par le vide. Phrase assassine. Elle vacille, puis s'en va.

J'ai peur pour elle.

:: posted at 12:20 AM
Monday, January 19, 2004

POUR VIVRE HEUREUX, VIVONS CACHES
Concert reviews are still boring.

A Perfect Circle – Strasbourg - January the 16th, 2004

Il est vingt heures quarante. La foule gronde, la tension monte. Les musiciens montent sur scène, et Josh Freese exhale royalement de la fumée de cigarette – acte lourdement porteur de sens. Les festivités vont commencer.

Pour gagner notre billet d’entrée dans ce nouvel univers, il nous a fallu parcourir près de deux cent kilomètres. Devin Townsend et Anathema ont illustré notre route, sous une pluie battante. Je prends une photo du ciel menaçant, tremble un peu. Inquiétude de mes acolytes. Ce n’est rien.

Arrivée devant la salle, c’est la surprise. Pas de photos, pas de cigarettes, sous peine de se faire expulser manu militari. Ma première réaction est proche de la déception : le rock’n roll est-il mort ? Qu’est-ce qui nous attend dans le futur, des concerts de black metal assis et sans alcool ? Caprice de stars, exigence de la production, whatever.

L’attente est longue, pas d‘apéritif, il faudra entamer d’aplomb le plat de résistance. On discute longuement, partageant notre passion extrême pour les émotions musicales. Que cela est bon.

Il est vingt heures quarante. Un à un, les individualités prennent place. A ma gauche, Jeordie White, aka Marylin Manson’s Twiggy Ramirez, costard propret et fans hystériques. Un peu plus haut, James Iha, aka The Smashing Pumpkin’s guitar licks, dont le faciès inexpressif n’est pas sans rappeler Steven Seagall. Le set de Josh Freese est décalé sur la droite. Et Billy Howerdell, maître des lieux, lui aussi à droite. L’anneau est formé, écrin prêt à accueillir son joyau.

And then starts the show. Vanishing. Maynard apparaît, derrière son cercle de drap blanc, pantin désarticulé qui bat la mesure.

Il est vingt-deux heures. Les lumières se rallument. Mon guitariste met la main sur deux médiators signés, j’hérite du deuxième. Nous peinons à nous exprimer sur ce que nous venons de voir. Non, pas d’excitation pure, mais l’impression d’avoir vu quelque chose d’indicible. Ce cercle, formé par cinq musiciens, talentueux, imprévisibles, cinq fortes personnalités. Certains étaient venus pour l’un ou l’autre. Fans de Tool ou du Révérend. Ceux-là, qui se sont focalisés sur l’unique performance de leur chouchou, sont passés à côté.

Thirteenth Step a pris tout son sens. Il est aujourd’hui plus cohérent à mes yeux qu’il ne l’était auparavant. Et à l’heure de la surmédiatisation, de l’exhibitionnisme à outrance, la distance ténue entre ce groupe et son public s’affirme comme une bouffée d’air frais. Le mystère, toujours plus intriguant. Nous n’avons pas vu le visage de Maynard, caché derrière son micro, ses cheveux, ses mains. Il n’en dégageait que plus de magnétisme.

Tout cela pourrait passer pour du snobisme de bas étage, si ce n’étaient les petites fêlures apparues çà et là. Les fleurs posées aux pieds de James Iha par Maynard qui lui demande "de chanter sa chanson préférée". Ce dernier s’exécute sur du Backstreet Boys, sans se départir de sa placidité. La simple phrase politique sans excès d’anti-américanisme démagogique ("We just want to apologise for our president"). Le groupe qui s’amuse des groupies de l’un ou de l’autre de ses membres. Un groupe, oui, décidément. Un cercle, fermé certes, mais fascinant.

Retour au bercail. Il est une heure trente. Je me lève dans cinq heures. Je trouve rapidement le sommeil, sans être sorti de ce nouvel univers. J’y suis pour un moment.

:: posted at 5:56 PM

The long story – part four

L’intérêt avec l’astreinte, c’est que quand vous avez quinze heures de sommeil en retard mais que vous voulez, dans un enivrant désir d’autodestruction, tenter l’expérience de la carbonisation jusqu’au bout, le téléphone est là pour vous sauver.

"Allô, monsieur Cariboo ? Désolé de vous réveiller, c’est la Firme." "Parce que vous croyez me réveiller à une heure trente du matin, vous ?" Raté, mes pauvres, j’ai la patate internationale, moi.

Une heure trente plus tard, problème réglé.

Ne pas penser à demain, surtout. La fatigue, c’est mental.

:: posted at 3:30 AM

The long story – part three

Elle arrive chez moi dans le but officiel d’une promenade nocturne sur les hauteurs de la citadelle Flanvilloise. On mange un morceau, on discute un peu, de choses et d’autres. Le canapé se rapproche. Je reprends la guitare, parce que j’en ai envie, parce que ça a l’air de lui faire plaisir. On chantera même "Karma Police" et "Lucky".

L’histoire est un éternel recommencement. Je pose la tête sur ses jambes, nos mains se cherchent, sourires échangés, allons même jusqu’à un massage dorsal salvateur. Rien de plus. "Il faut m’apprivoiser", m’a-t-elle dit hier. Doucement, chaque jour, la confiance s’établit. Une relation se crée. Demain, peut-être.

Elle part. M. et moi échangeons nos questions, sans trouver de réponses. Une heure dix. Un post et au lit. C’est sans compter sur la Firme…

:: posted at 3:26 AM

The long story - part two

Je me lève ce matin, réveillé par les pleurs des enfants des voisins. Je rêvais de sa présence à mes côtés, pouvoir à nouveau caresser son doux visage avant d’aller faire un café. Faux. Je prends mon café solo, prépare le matos pour la répèt marathon de cet après-midi. Je vais chercher ma voiture, elle est garée loin, je ne mets pas de manteau, pas de pull, j’ai envie de la morsure du froid. J’écoute "Memory Daydream Elapses" d'OSI, morceau qui me rappelle cruellement l’hiver dernier. Je pleure un peu. Je me dis que je vais remplir cette journée comme il se doit, que non, je ne vais pas me coucher tôt, que j’ai envie de repousser la limite. Je lis un peu de M., des écrits d’abandon. Ils me hanteront toute cette journée.

Retrouve mes deux musicos préférés. On mange un morceau en se disant mutuellement que ça nous fait plaisir d’être là. Notre batteur me demande comment ça va, je fais la moue. "Qu’est-ce qui ne va pas ?" "Tu ne devine pas ?" "D’accord, tu as mal à la vie". Un peu.

On joue quatre heures durant, deux compos en boîte, "Drive" et son intro jazzy qui sonnent mieux que jamais. Epuisé par tant de productivité musicale plus que par le déficit de sommeil.

Toute cette journée, j’ai attendu que le ciel s’effondre sur ma tête. Que la douleur stomacale soit insupportable. Il n’en fut rien. Serais-je en train de prendre l’habitude ?

Rentrer maison. Appeler M., pour connaître son vague à l’âme. Elle n’est pas dispo, on se rappellera plus tard. Take care, will ya ?

Lui passer un petit coup de fil, pour lui demander si après hier elle se sent bien, car je la sens bien plus fragile que moi. Après 10 minutes, elle est en chemin pour chez moi.

:: posted at 3:19 AM

The long story - part one

Elle m'appelle hier à 17 heures, je suis en plein sommeil - carbonisé est le mot qui me décrit le plus fidèlement en ce moment. Elle me dit qu'elle me téléphone pour m’annoncer qu'elle ne viendra pas. Qu’elle a même failli ne pas appeler du tout. Elle est très distante.

On reste à peu près deux heures au téléphone. Petit à petit, la distance disparaît. Elle finit par venir quand même. On mange, on prend un café.

Vient le moment de regarder la fin de "Rosemary’s Baby", il nous reste les quarante minutes de film que la batterie nous a empêchés de voir. Lights out, blottissement sur canapé, sous une couverture. Le film se termine. Noir sur l’écran, quasi-obscurité dans la pièce. On discute un peu. J’empoigne ma guitare, joue quelques morceaux à sa demande. Je n’ai jamais réussi à jouer aussi bien, dans cette ambiance ouateuse, mes doigts égrennent des notes de velours.

"Tu veux dormir un peu ?" Yeah. On s’allonge, se rapproche. Mon cœur bat à tout rompre. On se relève, je lui caresse doucement le visage, les cheveux. Elle est tendre, semble apprécier le moment.

C’est là que tout part en sucette. Elle a envie de quelque chose, évidemment. Mais elle me dit que, ne pouvant pas se donner à 100%, elle préfère ne pas me faire souffrir, que ça ne serait pas honnête. Mais, entre "tu n’aurais pas pu attendre un peu ?" et "il y a trop de choses belles en toi pour que je te fasse souffrir", je m’autorise à penser que rien n’est fait. Elle a tout compris, en deux rencontres elle a vu en moi ce besoin de don total, qui effraie tant il est extrême.

Finalement, elle remet son pull, ses chaussures, et repart. Je n’ai pas rallumé la lumière, elle non plus. On se serre, elle m’embrasse la joue, s’en va. "On se reverra ?" "Peut-être". Je ferme la porte.

Je suis vidé de ma substance. J’en ai assez qu’on veuille ne pas me faire souffrir, qu’on soit effrayé par mon désir de me donner, par cette peur de ne pas pouvoir donner autant. Qu’est-ce que c’est que cette logique comptable à deux balles ? J’ai envie d’une histoire simple, de bons moments partagés, de présent sans avenir annoncé. Mais c'est hors de ma portée.

Je n'allume toujours pas la lumière, me déshabille, et, agité de sanglots courts, m’étends sur le lit. Après une demie heure de tergiversations, j’arrive à trouver le sommeil. Demain est un autre jour.

:: posted at 3:01 AM
Sunday, January 18, 2004

Accrochez-vous, les mots vont pleuvoir ce soir...

:: posted at 6:23 PM
Friday, January 16, 2004

"The city's cold blood calls me home"

Dream Theater - Home

Les retours à Flanville sont toujours aussi difficiles. Le temps de l'évasion fut bon, et le retour à la réalité s'en trouve exacerbé.

Je ne sais pas quand j'aurai une heure pour me poser sur le canapé, respirer profondément, faire un point succint sur la situation. La jauge de la batterie est dans le rouge, déjà.

L'imprévisibilité de la demoiselle prend des proportions alarmantes. Je ne t'appelle pas, je t'appelle 3 heures. Je te vois, je ne te vois pas. Ca semble ancré profondément dans sa nature, et j'aime bien être bousculé dans mon confort. Mais changer le sens du vent chaque jour, please, no. J'absorbe les chocs, moi aussi c'est dans ma nature. Ca n'est pas sans conséquence sur mon ego. Ego qui va un jour se réveiller et se poser là, au milieu de la route, pour dire stop, on arrête les conneries. Ca n'est pas pour demain.

Mon yaourt matinal reffroidit. C'est Maynard James Keenan qui me dira bonne nuit ce soir, et c'est déjà pas mal.

:: posted at 7:50 AM
Thursday, January 15, 2004

"Just like witches at black masses"

Black Sabbath - War Pigs

Nous sommes 362. Réunis dans le temple moderne qu'est l'amphitéâtre d'Entreprise, nous buvons les paroles des barons de la Firme.

Quelques visages connus. Echanges sur les situations actuelles, couples qui se font et se défont, frustrations professionnelles. Nous sommes là pour nous voir administrer une piqûre d'envie de tuer piur le Groupe.

J'observe les visages, je sonde discrètement. Visiblement, la mayonnaise ne prend pas chez tout le monde. Envie d'autre chose qu'une carrière professionnelle fulgurante, l'accomplissement personnel ne passe plus uniquement par la Sacro-Sainte Vie Professionnelle. Certains y verront une pecrée de l'individualisme, je parlerais plutôt de ras-le-bol de se faire formater la gueule dans des moules en inox.

Alors les projecteurs, les mots creux, les fauteuils rouge carmin des Apôtres venus nous annoncer la Bonne Nouvelle, tout cela sonne un peu out of tune, quand j'ai le coeur et la tête ailleurs.

Restent les hotesses, leurs doux sourires et leurs mollets effilés, grammes de rêve dans un monde industriel...

:: posted at 11:50 PM
Tuesday, January 13, 2004

"And now I'm safe in the eye of the Tornado"

Megadeth - Tornado of Souls

Je suis une éponge, un amas de pâte à modeler.

De nombreuses pensées m'agitent, ma fragilité, mon adaptabilité qui affaiblit d'autant mon identité. Ce besoin incompressible d'être aimé, cette dépendance, les concessions qu'elle entraîne.

Vouloir être une montagne, en être pleinement incapable et se contenter d'être un caillou, celui que les enfants font avancer du pied sur le trottoir.

Nous devions voir "Lost in Translation" hier soir. Puis finalement non. Préparé à une soirée passionnante partagée entre le faisage des comptes hivernaux et l'écoute de Nick Drake, je l'aperçois. Elle est en bas de chez moi. Impardonnablement, je mets une fin abrupte à la conversation téléphonique en cours. I'm sorry.

"Je passais dans le coin et je voulais voir s'il y avait de la lumière chez toi...". Allons nous promener, dans le vent, au bord de l'eau. Je mets mon estomac entre parenthèses. Je mets souvent les choses entre parenthèses, quand ceux à qui je tiens sont dans la balance.

On rentre chez moi, on se réchauffe les fesses sur le radiateur (oui, Milky, je sais, ça favorise les hémorroïdes). On parle un peu, elle parle surtout, moi je l'écoute. J'essaye de déceler une étincelle, un mot, un regard. Ca ne sert à rien, ça ne veut rien dire. Pourquoi suis-je une fillette de douze ans emprisonnée dans un corps de jeune cadre dynamique ?

Du calme. Ce soir, je franchis la zone de turbulence, me place au milieu de la tornade en attendant la suite du tourbillon. La tête dans le guidon, préparer l'échéance professionnelle de samedi - une intervention particulièrement périlleuse - avec un stress certain. Mettre quelques pains dans la balle jaune. Rien de très philosophique. C'est heureux.

Demain, la tornade reprend. Une soirée parisienne qui met déjà un sourire sur mon visage. Il y a vendredi, aussi.

Et samedi soir, la revoir. Il faut terminer "Rosemary's Baby". Coincé at home par l'astreinte, elle viendra passer la soirée. Ne pas en faire trop. Ne pas en faire du tout. Because nothing will happen. Just because...

Il faut que j'aille baisser le gaz, j'ai ma confiance en moi qui déborde.

:: posted at 11:59 PM
Sunday, January 11, 2004

De l'art d'être inconstant.

Je sais que je suis en train de lâcher prise. Je sais que je rêve éveillé. Je sais que j'espère trop, trop vite. C'est ma nature.

Le compte-tours est dans le rouge, pas de harnais, pas de ceinture de sécurité. Je sais que la chute sera dure. Je les aperçois, les moments de perte de contrôle, au volant, alors que retentira la chanson qui aura déclenché l'orage.

Je le sais, j'y vais, droit dans le mur. Il n'y aura pas de traces de freinage.

Me dire qu'il ne faudrait pas, sois lucide, pense à toi. Y arriver, un peu, juste un peu. Pas assez.

Pied au plancher. Serrer les dents. Droit dans le mur.

:: posted at 11:21 PM

Elle est là : la Cariboo Radio nouvelle formule.

En gros, la BO de la vie palpitante de votre serviteur...

:: posted at 11:20 PM

La rencontrer, au détour d'un train bondé.

La découvrir, fracturée, intense, souriante aussi. Partager nos histoires, nos envies.

Créer quelque chose. La revoir, oui, sûrement.

:: posted at 11:26 AM
Saturday, January 10, 2004

J'ai rencard dans une heure.

Ca y est, j'ai à nouveau quatorze ans et demi.

:: posted at 5:11 PM
Friday, January 09, 2004

THE LAST MAN ON EARTH


Quoi de plus agréable qu'une plage interminable, les embruns, les étoiles et le vent, mais sans personne à plusieurs années lumière à la ronde ?

Et les vagues se fracassent les unes sur les autres, et Aneke chante "A Life all mine". Merci, la Firme. Tu m'as basé en Enfer, mais avec un carnet de laisser-passers pour respirer un peu...

"All my actions, all my moves
A life all mine to lose"

The Gathering - A Life all Mine

:: posted at 11:14 AM
Thursday, January 08, 2004

La mémoire olfactive.

De l'huile de coupe. Une simple odeur d'huile de coupe.

Les réunions diverses et variées s'enchaînent, presque aussi vite que les plats de fruits de mer et les steacks de viande argentine. Pas eu le temps de voir la mer, compte subtiliser une voiture pour aller la humer cette nuit.

Mon premier voyage ici a presque un an, lui aussi. La visite du site, le serrage de mains à la chaîne, el castellano à (ré)apprendre à vitesse grand v. Le week-end en solo à Saint-Jacques de Compostelle, ou sur les rochers face aux déferlentes de l'Atlantique. Les ruines et fantômes qui me peuplaient alors. Et cette ôdeur d'huile de coupe, dans les ateliers, qui m'assaille aujourd'hui avec violence. Putain de mémoire olfactive.

Parfois, il suffit d'entendre trois notes pour se retrouver transporté dans le passé. Hier, j'ai emmené "In Absentia" de Porcupine Tree, presque inconsciemment, alors que je l'avais découvert il y a un an, coucher de soleil à 30000 pieds, priant pour que le hublot s'ouvre et m'aspire vers le moelleux des cumulo-nimbus.

Parfois c'est encore plus con, c'est de l'huile de coupe qui vous frappe au visage et vous tire par le bras, contre votre gré, vers Remedy Lane.

Fuck off, huile de coupe. L'avenir m'appelle.

:: posted at 5:59 PM
Tuesday, January 06, 2004

Ai appelé. She seemed quite eager on the phone. Will see her on saturday. I try and hold my expectations a bit lower than usual, histoire d'éviter la chute vertigineuse. Maybe I lost my ability to dream. Maybe this little thing died in my heart.

Les valises défaites hier, en préparer une autre pour demain. La Galice m'attend. Quelques décollages et atterrissages, et l'Océan Atlantique dont je pourrai me délecter. Pas pour longtemps, certes, mais je ne boude pas mon plaisir.

"Goodbye you people
There's nothing you can say
to make me change my mind
Goodbye"

:: posted at 11:18 PM
Monday, January 05, 2004

"Il faut pas qu'j'l'appelle, pas qu'j'l'appelle"

Benabar - Vade Retro Téléphone

:: posted at 10:54 PM
Sunday, January 04, 2004

[One week worth of posts : catch up with me if you can...]

Back to Hell.

Back to Business.

Montée dans le train. Environ 100 personnes sont destinées à passer les quatre heures de trajet debout entre deux wagons.

Le train part, allons voir dans les compartiments. Ah tiens, il reste une place dans celui-ci.

Je sors le pc portable. "Si ça intéresse quelqu'un, j'ai deux casques et des films à voir".

"Oui, moi" font la jeune femme à ma droite et la femme plus âgée à ma gauche. Alors, qu'est-ce qu'on a en stock... "J'ai 'Rosemary's Baby', mais c'est en VO sans sous-titres".

"Ah, de l'anglais, pas pour moi" fait la plus âgée.

Voyons à ma droite... "Ca ne me dérange pas", me dit-elle tout sourire. Allons, c'est parti.

Une heure trente plus tard, plus de batterie. Damned. "Tu descends où ?". "A Belfort". Pincez-moi.

Elle est prof d'anglais, originaire de Bretagne, et fait son stage d'un an à Belfort... On déconne à foison durant plus d'une heure, pérorant avec le reste du compartiment sur cette région si facile à mettre en boîte.

Descente du train. "On va boire un verre ?"

"Non, je dois absolument préparer mes cours pour demain. J'aurais dû le faire dans le train, mais j'aime prendre les choses comme elles viennent, alors j'ai préféré le film."

Echange de numéros de téléphone.

Je ne sais pas vous, mais je commence à l'aimer, ce début d'année 2004. Il est à mon image : des bas très bas, puis des hauts trop hauts.

Wait and see...

:: posted at 11:12 PM

Revoir un Ami, de ceux qui comptent, qui sont là contre vents et marrées, qui se comptent sur les doigts d'une main.

Et puis. To spend a Great Day. La Mer du Nord dans toute sa splendeur, M., des rires, des conversations qui font avancer, quelques minutes difficiles à traverser, quand Daniel Johns dit Burn, Burn, Burn. Pouvoir partager les endroits que j'aime fut le plus beau cadeau de cette journée. Je l'ai appréciée, moi aussi, mais voir son sourire banane ...

[You can feel the flood is coming near...]

Matin gris. Silences pesants. Essuyer les larmes de maman sur mon épaule, because daddy's been himself yesterday night. Les crises de paranoïa semblent se rapprocher. And I'm going away, leaving her spending her nights with her enemy.

[Searching for an outlet ...]

Montée dans le train, craquage complet durant dix minutes, ressaisissement.

[The flood is over]

Paris Est. Une heure d'attente...

:: posted at 10:20 PM
Thursday, January 01, 2004

SOMETIMES IT SNOWS IN APRIL


First seconds. New year, new morning.

Quatre heures quarante, rues lilloises. Je croise de nombreux automobilistes fêtards, les bars-pmu sont pleins malgré l'heure tardive. Ambiance fraternelle. Une fois sur la départementale qui mène au Bled, plus personne à croiser. Premiers flottements, premier "Losing Time".

Les premier janvier sont immuables, réveil difficile, concert du nouvel an à Vienne, repas léger, puis direction tournée familiale. Je prends le temps auprès de ma grand-mère : un rôdeur s'est introduit dans sa chambre cette nuit. Fouille en règle de ses placards alors qu'elle feignait un sommeil profond, de peur de se faire étrangler. Salopard, si je t'attrappe à toucher à ma grand-mère, je t'écartèle et je t'occis à la petite cuillère. Cambriolages de maisons de retraite ou de dépôts des restos du coeur, le respect n'est pas de ce monde. Et ne toujours pas croire en la justice universelle.

Ecouter diverses histoires de famille, pour se souvenir de ses racines, reprendre conscience qu'on ne vient pas de nulle part, même si, loin de tous, on trace une voie qui n'a pas grand chose à voir avec celle de ses prédécesseurs.

Restent quelques jours à passer en famille, agréables mais prenants. L'envie de reprendre mon chemin, mais l'absolue absence d'envie de rentrer à Flanville. Envie de commencer la récolte de cette année, j'espère y trouver autant de joies et de Moments. Et juste un peu plus d'amour au tournant, aussi...

"She dresses in black every day
She keeps her hair simple and plain
She never wears make-up
No one would care if she did anyway"

Dream Theater - Losing time

Que des pétales de roses pavent le chemin qui vous mènera à la félicité de 2004 ...

:: posted at 10:16 AM